La paratuberculose est une maladie digestive des ruminants. Incurable et très contagieuse, elle se caractérise cliniquement par l’apparition d’une diarrhée chronique, d’abord intermittente, puis incoercible, entraînant un amaigrissement extrême et aboutissant à la mort.
Les symptômes apparaissent généralement à partir de l’âge de 2 ans, après une longue incubation. En effet, les veaux s’infectent dans leur jeune âge, avant 6 mois, avec une réceptivité maximale à l’infection pendant les 30 premiers jours de vie. Ce caractère sournois de la paratuberculose rend difficile le diagnostic et la mise en place de moyens de lutte.
Depuis longtemps, il était suspecté une influence génétique dans la résistance ou la sensibilité à l’infection par la paratuberculose.
Ainsi, en 2013, au sein d’un consortium, les GDS du Grand Ouest, ONIRIS, l’UNCEIA et les centres INRAE de Jouy en Josas et Tours ont lancé une étude, baptisée Paradigm, afin de rechercher l’existence d’un lien éventuel entre génotype et infection chez les bovins laitiers de race Prim’Holstein et Normande.
Pendant 3 ans, des bovins CAS et TEMOINS provenant de troupeaux en plan d’assainissement ont été collectés par les GDS pour la réalisation d’un génotypage avec identification de marqueurs génétiques par les généticiens de l’INRAE.
Plusieurs milliers de bovins ont ainsi été collectés et génotypés. L’analyse des génotypes montre un déterminisme génétique assez fort de la paratuberculose avec une différence marquée dans le patrimoine génétique entre les animaux infectés et les autres, notamment chez les Prim’Holstein.
La découverte de marqueurs génétiques de résistance ouvre des perspectives intéressantes. Elle va fondamentalement améliorer les moyens de lutte contre la paratuberculose en élevage laitier. Dorénavant, elle va permettre le génotypage des animaux sur ce critère et son interprétation suivant un index génomique. Cet index devrait être proposé au printemps 2021 pour les Prim’Holstein. Des compléments de recherche sont hélas encore nécessaires pour les Normandes.
Les animaux pourront ainsi être caractérisés en fonction de leur résistance ou leur sensibilité. Dans les élevages infectés, il sera alors possible d’écarter les veaux les plus sensibles et d’adapter le rythme des dépistages sérologiques à l’âge adulte en fonction de l’index génomique de chacun des bovins.
Ultérieurement, il est envisagé d’effectuer une sélection génétique sur ces marqueurs. A condition que ce critère n’interfère pas trop négativement sur les autres critères de sélection, il est, en effet, souhaitable de sélectionner des animaux résistants par la voie mâle pour, un jour, « éradiquer » la paratuberculose de nos élevages.