Les symptômes
La paratuberculose clinique des ovins concerne les animaux adultes, et elle est à l’origine d’un amaigrissement chronique, sans perte d’appétit, ce qui engendre des pertes de production, et une plus grande sensibilité à d’autres maladies (mammites, maladies parasitaires, infertilité, …). Certains animaux présentent aussi de la diarrhée (20% à 60% des ovins), parfois seulement en fin d’évolution, cette dernière étant toujours fatale dès qu’il y a apparition de signes cliniques.
Certains animaux restent porteurs inapparents toute leur vie, mais peuvent excréter la bactérie dans le milieu environnant
Implantation de la maladie dans les cheptels
Comme cette maladie est d’abord inapparente, il est difficile de situer sa prévalence dans notre zone.
A titre indicatif, la Bretagne avait réalisé il y a 6 ans une enquête sérologique sur les troupeaux ovins bretons ; sur 21 cheptels testés, 7 d’entre eux hébergeaient la mycobactérie, avec une prévalence intra-troupeau très disparate allant de 2% à 86% d’animaux infectés (6,5% en moyenne)
Plus généralement, elle touche de manière inégale les races ovines dans les différents bassins de production
La détection
Plusieurs outils de laboratoire existent pour mettre en évidence les animaux porteurs de la mycobactérie ; en pratique sont utilisées la recherche d’anticorps par sérologie Elisa, et la mise en évidence de la mycobactérie par PCR (technique d’amplification des gènes)
Jusqu’à récemment, seules des analyses individuelles étaient réalisables pour avoir un résultat d’une qualité « acceptable » : d’une part, la mycobactérie n’est pas toujours excrétée par un animal porteur ; et d’autre part, les sérologies de mise en évidence des anticorps sont parfois faussement négatives
Les analyses de mélange sont désormais intéressantes sur fécès ; par mélange de 5 à 10, sur des animaux de 2 à 4 ans, on peut réaliser des PCR pour la recherche de la paratuberculose
La prévention
Le germe est transmis par les adultes porteurs, sains ou malades, aux jeunes, dès leur naissance
En conséquence l’objectif est d’écarter les agneaux du risque d’être contaminés ; c’est possible en élevage laitier, non faisable en élevage allaitant. Le relais est pris par la vaccination en élevage avec cas cliniques, soit en vaccinant uniquement les agnelles de renouvellement, soit en vaccinant tout le troupeau. La 2ème option permettrait, lorsque le nombre de cas cliniques est important, de diminuer la pression d’infection dans l’élevage concerné
Mais on ne peut baser une lutte contre la paratuberculose sur cette seule vaccination, au risque d’échec. Apports et équilibre de la ration, gestion du risque parasitaire (incluant le risque de résistance aux vermifuges), hygiène et occupation des bâtiments, sont des points clés à contrôler
Marie-Hélène GUIBERT Vétérinaire Conseil