Le dosage de pepsinogène est un bon indicateur de la maîtrise de l’infestation par les strongles digestifs. Il existe, en effet, une corrélation entre le taux de pepsinogène sérique et les lésions de la caillette pour les bovins de 1ère année en élevage laitier et de 1ère et 2ème année en élevage allaitant.
En fin de saison de pâturage, l’éleveur peut demander à son vétérinaire de procéder à des prélèvements sanguins sur cinq animaux d’un même lot (homogène en âge, historique de pâturage, de traitement, etc), afin d’évaluer la charge parasitaire. En réalisant la moyenne des cinq dosages, il est possible de mesurer l’efficacité des mesures antiparasitaires et de décider de l’éventualité d’un traitement de rentrée.
Des normes existent. Si la moyenne des taux de pepsinogène est « élevée » (> 1 500 mUTyr), la pression parasitaire à été importante et un traitement permettrait de détruire une partie des larves dans la caillette. Le taux de pepsinogène obtenu doit aussi permettre de choisir le type de traitement à employer. Il est aussi important de revenir sur la pratique du pâturage et la gestion des traitements antiparasitaires.
A l’inverse, si le résultat est « faible » (< 1 000 mUTyr), la pression parasitaire est limitée et le traitement de rentrée ne doit pas être pas systématisé. Des taux très bas peuvent être le signe d’un contact restreint avec le parasite et donc la constitution insuffisante d’immunité vis-à-vis des strongles digestifs. Ceci pourra générer un risque pour l’année suivante.
Entre ces 2 bornes, l’infestation parasitaire a été contenue. Un tel résultat est considéré comme témoin d’une bonne maîtrise du parasitisme. Le contact parasitaire est générateur d’immunité sans pénaliser la croissance. L’intérêt du traitement de rentrée est à discuter.
Qu’est ce que le pepsinogène ?
Le pepsinogène est le précurseur d’une enzyme (la pepsine) produite par des cellules de la muqueuse de la caillette. Il est normalement secrété, en majorité, dans la caillette. Le pepsinogène est, ensuite, transformé en pepsine sous l’action combinée de la température (37°C) et du pH acide. En perforant la muqueuse de la caillette, l’infestation parasitaire facilite le passage du pepsinogène dans le sang. Son dosage, exprimé en milli-unité de tyrosine permet d’estimer le nombre de vers présents dans la caillette.