Le botulisme concerne une dizaine d’élevages par an en France officiellement déclarés.

Le Botulisme, qu'est-ce que c'est ?

C’est une pathologie neurologique, provoquée par des toxines produites par la bactérie Clostridium botulinum, le plus souvent d’origine alimentaire.
Cette bactérie est essentiellement sous forme de spores (cellule reproductive), celles-ci sont présentes dans l’environnement et peuvent se produire dans les cadavres d’animaux et vont fabriquer ces toxines.
Les spores sont très résistant dans le milieu extérieur, parfois de plusieurs années.

La contamination

La contamination se fait la plupart du temps via l’abreuvement (eau de surface), la pâture ou l’alimentation contaminée par des cadavres d’animaux. En effet, les cadavres d’oiseaux ou de petits animaux sont la source des toxines C et D, et contaminent l’eau, le silo, les pâtures…
La présence d’élevage de volaille à proximité ou sur le même site qu’un élevage bovin est un risque à ne pas négliger. De plus, l’épandage de fumier de volailles sur les prairies est aussi un risque lié aux excréments (augmenter par la présence de cadavres).
Les bovins se contaminent le plus souvent par l’ingestion directe de la toxine, à laquelle ils sont très sensible, puisque on estime qu’1 gramme de toxine pure pourrait déclencher la mort de 400.000 bovins adultes. En effet, dans les exploitations où la ration est mélangée, on y retrouve en générale les cas les plus graves.

Les conséquences en élevage

Les symptômes cliniques peuvent différer en fonction de la toxine concernée, mais les signes observés peuvent réunir : température normal, difficulté à avaler, léger abattement, respiration abdominale, langue pendante, paralysie musculaire, animal couché sur le ventre avec les pattes étendues vers l’arrière, mort subite.
En effet, la neurotoxine va se propager dans le corps de l’animal et bloquer l’influx nerveux, ce qui va entrainer une paralysie, le plus souvent des postérieurs vers la tête.
La période d’incubation peut aller de quelques heures à une quinzaine de jours, en fonction de la sensibilité de l’animal mais aussi de la dose ingérée.

Eviter le risque dans son exploitation

Il est nécessaire de mettre quelques mesures préventive en place afin d’éviter l’apparition du botulisme :

 

  •  Vérifier l’absence de cadavres (petits animaux et oiseaux) avant de faucher ou de récolter des fourrages. Aussi, ne pas faucher trop court
  • Contrôler le fourrage ensilé par rapport à la présence de cadavres ou de moisissures avant de le donner aux animaux
  • Prévoir de l’eau propre, ne provenant pas de ruisseaux, de puits non couverts…
  • Mettre l’ensilage de préférence sur une surface un peu surélevée afin de prévenir l’apparition d’eau de pluie sous le silo

Le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire auprès de la DDPP depuis 2013. Alors, dès qu’un cas est confirmé par des analyses au laboratoire, l’élevage passe en APMS (Arrêté Préfectorale de Mise sous Surveillance), c’est-à-dire une restriction au mouvement. Celle-ci s’arrêtera 17 jours après le dernier bovin mort de botulisme.
Pour les éleveurs adhérents au GDS de la Mayenne, une ligne FMSE (Fonds de Mutualisation Sanitaire et Environnemental) dans votre cotisation annuelle vous permet d’être indemnisé en cas de perte.

Léane LECUYER, Technicienne sanitaire GDS Mayenne