Je devais à la demande de nombreux apiculteurs, éditer l’info ruches.
Il est temps d’échanger sur la situation de nos colonies au cours des saisons.
Justement ne dit-on pas, avec pertinence, que la mise en hivernage conditionne les résultats de l’année prochaine.
En quelque sorte la saison apicole 2020 commence après la récolte 2019.
Un bon hivernage nécessite beaucoup d’abeilles d’hiver, à longue vie et suffisamment de réserves, pollen pour le redémarrage en fin d’hiver et surtout du miel.
Les abeilles d’hiver sont des ouvrières qui n’ont pas eu (ou peu) de couvain à nourrir et ont donc fait des réserves en corps gras. Elles doivent faire la soudure avec les futures abeilles d’été en mars.
Les colonies devront être saines et denses.
Première condition : maitriser le varroa.
Dès la récolte d’août, vous aurez appliqué le traitement anti varroa de l’année, préconisé par le PSE (plan sanitaire d’élevage) de l’année selon les molécules utilisées.
Les résultats sont variables. L’Apistan en 2019 possède une efficacité médiocre. Il devra être complété cet hiver par un d’égouttage de Varromed (acide formique +acide oxalique) ou Apibioxal (acide oxalique). Nous en reparlerons.
Même préconisation pour les traitements Bio Apiguard ou Api lifevar.
Il est tout à fait recommandé de suivre les chutes naturelles des varroas sur les langes placés sous les planchers grillagé ou sur le plancher bois.
Un suivi des réserves miel s’impose cette année chaude et sèche sans miellées d’été ou faibles.
Ne pas hésiter à nourrir au sirop si nécessaire, un peu trop est moins grave que pas assez.
Ne pas s’affoler, la miellée de lierre n’est pas arrivée. En octobre les colonies devront être à leur poids.
À mi-parcours (fin septembre-octobre) recentrez les lanières anti varroa afin qu’elles soient au contact du couvain (grattez la propolis dessus) et resserrer vos colonies.
Elles sont bien mieux sur 6 ou 7 cadres que dispersées dans une bâtisse trop grande.
Des partitions isolantes sont devenues incontournables, 1 cadre rempli d’un isolant (genre stirodur) de 20 mm entouré d’un film triple alu (genre isolation de garage) agrafé et collé au ruban alu.
En attendant toute isolation fera l’affaire, la portière est mise en place ainsi que le lange sous plancher. Un couvre cadre très isolant et l’affaire est faite.
Sécurisez les entours de la ruche, herbes, branches clôtures et suivez vos pièges à frelons.
Ceux-ci semblent, en divers lieux, moins présents que précédemment. Notez vos observations.
Si nécessaire relevez le niveau de vos ruches au sol (40cm semble un minimum).
En résumé :
Après la récolte, l’extraction, le « léchage »et stockage de vos hausses, vous devez traiter contre le varroa.
Nourrir si nécessaire.
Visite sanitaire de pré hivernage (fin septembre/début octobre)
Regrouper les colonies trop faibles
Détruire les colonies douteuses (mauvais couvain, bourdonneuses)
Nourrir si nécessaire en jaugeant le poids
Placer les langes et les portières
Assurer l’environnement
Déplacer les lanières
Dernier passage en octobre
Ôter les lanières si c’est la date.
Placer le candi (ou un peu de sirop épais tiède) pour les très rares cas nécessiteux.
À part cela, réparez, repeignez les hausses et corps et n’oubliez pas : votre déclaration annuelle de cheptel apicole, ruche, ruchette et nucleï peuplés, hivernés à effectuer avant le 31 décembre 2019.
Claude Lefèvre co-président du GDS Apicole de la Mayenne