L’absence ou le faible taux de mortalité des chèvres est un des indicateurs de la santé du troupeau caprin
Une enquête de l’Omacap en 2019 nous apporte des renseignements sur les causes supposées ou confirmées de la mortalité des chèvres dans 22 élevages enquêtés.
Répartition des causes de mortalité lors d’un suivi de 22 élevages pendant un an (n = 516 chèvres mortes)
Les mortalités autour de la mise-bas (23%) font suite à des traumatismes ou des infections de l’appareil génital : en particulier des problèmes liés à la taille du fœtus qui nécessitent une intervention vétérinaire ; parfois des métrites gangréneuses avec pertes importantes.
Les solutions reposent sur la sélection des chèvres mises à la reproduction, la préparation alimentaire avant mise-bas, et la surveillance – assistance aux mise-bas, en respectant des mesures d’hygiène.
L’entérotoxémie (25%) représente le principal trouble digestif d’origine alimentaire conduisant à de la mortalité ; elle est présente dans la majorité des troupeaux. La prévention repose sur la maîtrise d’une ration équilibrée en apport d’énergie-protéines, par l’apport de fourrages fibreux et de bonne valeur nutritionnelle, et le respect des transitions entre deux régimes. La vaccination, bien que jugée efficace, reste peu utiliséeLes pathologies chroniques sont responsables de 12% des mortalités ; mais l’origine n’est suspecté ou confirmé que dans moins de la moitié des cas. En particulier, la cause d’un amaigrissement est souvent difficile à préciser ; la paratuberculose n’est suspectée ou confirmée que dans une minorité d’élevages, elle est pourtant présente dans de nombreux troupeaux. Le CAEV reste souvent à l’état de suspicion.
Les mammites représentent 13% des causes de mortalité, et sont surtout dues à des mycoplasmes (aussi responsables d’arthrites et de pneumonies. Certains éleveurs sont très pénalisés par les mycoplasmes, en particulier à cause du nombre de réformes de chèvres atteintes de mammites
La prévention des mycoplasmoses est contraignante mais indispensable : traite des primipares avant les multipares (respectée dans 22 élevages sur 29), traite en dernier des chèvres infectées (seulement 12 élevages sur 29 la réalisent)
Les mortalités attribuées aux pasteurelloses représentent 7% des cas.
En cas de mortalité subite dans le troupeau, il est indispensable de faire réaliser des autopsies par votre vétérinaire
Une mort brutale survient dans un délai de moins de 24h ; c’est un élément important à prendre en compte si on veut tirer un enseignement de l’autopsie
Même si les entérotoxémies chez les adultes, et les septicémies chez les jeunes, sont les raisons assez fréquentes de mort subite, il existe bien d’autres causes : parasitaires (haemonchose sur animaux en pâture), listériose suraiguë, intoxications végétales, pneumonies ou mammites suraiguës sur des animaux adultes ; complications d’écornage, cryptosporidiose, coccidiose ou pasteurellose chez les jeunes Marie-Hélène Guilbert – vétérinaire GDS Mayenne