Chaque année, l’ehrlichiose bovine est diagnostiquée en printemps/début été et en automne (recrudescence des tiques) dans le département notamment dans certaines zones boisées et semi-boisées bien connus des vétérinaires et des éleveur

Introduction

L’ehrlichiose bovine est une maladie infectieuse causée par une bactérie appelée Anaplasma phagocytophilum.

C’est une zoonose commune aux ruminants domestiques et sauvages, aux chiens, chevaux, et transmissible à l’Homme.

Agent Pathogène

Cycle de Vie et Transmission

 

Anaplasma phagocytophilum est une bactérie intracellulaire transmise en Europe par les tiques du genre Ixodes ricinus. Cette bactérie infecte les cellules endothéliales des animaux hôtes, provoquant une série de manifestations cliniques.

Le cycle de vie commence lorsque les tiques infectées piquent un hôte et transmettent la bactérie 24h heures après la morsure. Il n’y a pas de transmission entre animaux ou de tiques à tiques, la maladie n’est donc pas contagieuse.

Après avoir pénétré dans l’organisme de l’hôte, la bactérie se multiplie dans les cellules endothéliales, ce qui entraîne des dommages aux vaisseaux sanguins et une inflammation systémique.

Symptômes Cliniques

Forme Aiguë

L’ehrlichiose bovine se manifeste souvent sous forme aiguë, avec une apparition soudaine de symptômes graves tels que:

• Fièvre élevée : La température corporelle peut atteindre 40-42°C.

Chute brutale de la production laitière pouvant aller jusqu’à l’agalaxie.

• Augmentation des taux cellulaires individuels.

• Détresse respiratoire : Due à l’œdème pulmonaire et à l’accumulation de liquide dans les cavités thoraciques.

• Oedèmes périphériques : Œdème des paturons (signe caractéristique de la maladie mais rencontré dans – de 10% des cas), de la tête et du cou.

• Avortement

Forme subaiguë et chronique

Dans certains cas, la maladie peut évoluer de manière plus insidieuse :

• Perte de poids : Conséquence de l’anorexie et de la faiblesse générale.

• Anémie : Due à la destruction des globules rouges et à une hémorragie interne (pâleur des muqueuses ou ictère).

• Léthargie : Diminution de l’activité et de la réactivité.

Traitements Possibles

Traitement Symptomatique

Le traitement de l’ehrlichiose bovine repose principalement sur l’utilisation d’antibiotiques efficaces contre Anaplasma phagocytophilum. Les options les plus courantes comprennent :

• Tétracyclines : doxycycline et oxytétracycline pendant 5 jours sont les plus couramment utilisées et sont efficaces lorsqu’elles sont administrées rapidement après l’apparition des symptômes.

En plus de l’antibiothérapie, des traitements symptomatiques sont souvent nécessaires pour gérer les complications de la maladie :

• Hydratation : Pour corriger les déséquilibres électrolytiques et prévenir la déshydratation.

• Anti-inflammatoires : Pour réduire l’inflammation et la douleur.

L’immunité est de courte durée mais semble suffire pour certains animaux adultes.

Actuellement, il n’existe pas de vaccin commercialement disponible contre l’ehrlichiose bovine.

Conseils de Prévention et biosécurité

Contrôle des Tiques

La prévention de l’ehrlichiose bovine repose largement sur la gestion et le contrôle des populations de tiques. Les stratégies comprennent :

• Gestion des pâturages : Rotation des pâturages et maintien des zones herbeuses à une hauteur réduite pour diminuer l’habitat des tiques. Eloignement si possible de certaines pâtures proches des bois à l’origine de cas cliniques dans le troupeau pour les animaux jeunes gestants non encore immunisés.

• Acaricides : En cas d’apparition de la maladie, la prévention en urgence passera par le traitement de tout le lot avec un produit efficace sur les tiques.

Surveillance et Détection Précose

La surveillance active du troupeau pour détecter rapidement les signes de l’ehrlichiose est cruciale.

Inspectez fréquemment vos animaux pour détecter les tiques et les premiers signes de maladie.

• Tests de diagnostic par prise de sang : En cas de suspicion, le passage de la bactérie peut être mis en évidence de manière précoce par test PCR, ou de manière plus tardive par la mise en évidence d’anticorps par sérologie.

En fonction des symptômes et du contexte épidémiologique, l’ehrlichiose est recherchée en première ou en deuxième intention lors d’avortements (protocole avortements). Pour la PCR, le prélèvement de sang se fait sur tube EDTA.

La PCR est faite au LDA53.