La besnoitiose bovine est une maladie parasitaire endémique du piémont pyrénéen ; jusqu’aux années 70, elle était cantonnée à des vallées de ces régions montagneuses.
Mais à la faveur des mouvements d’animaux sur notre territoire, cette maladie a diffusé dans d’autres départements (également à l’export).
Les Pays de Loire ont été confrontés, ces dernières années, à quelques cas (Loire Atlantique et Maine et Loire); mais grâce à une gestion rigoureuse et une forte implication des éleveurs et des GDS, les foyers ont été assainis.
Le risque d’introduction demeure très présent à cause des achats.
Quels sont les symptômes qui doivent vous alerter ?
- En 1ère phase, après une incubation de 6-10 jours, certains bovins présentent un syndrome fébrile (hyperthermie > 40°C, peau chaude et douloureuse, yeux rouges, jetage, abattement, essoufflement, perte d’appétit).
- La 2ème phase est celle des oedèmes (au fanon, aux paupières, aux naseaux), pendant 1 à 2 semaines.
- La 3ème phase est celle de la peau qui s’épaissit, et se plisse progressivement.
Certains animaux présentent des symptômes, sans aggravation durable.
D’autres s’amaigrissent vers une mort à moyen terme.
Les pertes économiques peuvent être très lourdes = perte de production, réforme accélérée, mortalité, euthanasie, … Lorsque la maladie entre dans un troupeau, la majorité des bovins exposés se contaminent, avec 10 à 20% de malades. Lorsque le premier cas clinique apparaît, il y a souvent déjà plus de 20 % de bovins positifs : il faut donc faire l’analyse le plus en amont possible, c’est-à-dire dès tout achat en provenance de cheptels à risque.
Un cas en Mayenne
Un troupeau laitier dans lequel certaines vaches présentaient de l’hyperthermie avec chute de production, des œdèmes, voire une peau épaissie sur certaines parties du corps, a été détecté positif au printemps 2021 dans notre département.
Le dépistage de tous les animaux de plus de 6 mois a révélé que 63% des adultes étaient positifs. Le pré-troupeau était négatif.
La recherche de cette maladie reste une démarche volontaire de l’éleveur. Les GDS accompagnent techniquement et financièrement pour que cette maladie ne diffuse pas dans le voisinage de foyer confirmé.
Détecter à l’achat
Dès janvier 2022, un contrôle des achats de bovins en provenance de régions à risque démarre, pour prévenir au mieux l’apparition d’autres cas en Mayenne.
Lors de toute transaction, nous vous conseillons d’utiliser un billet de garantie conventionnelle intégrant la besnoitiose. La recherche se fait sur simple prélèvement de sang, comme pour le BVD, la paratuberculose ou la néosporose.
Marie-Hélène Guilbert, vétérinaire conseil GDS Mayenne
