Le tarissement, quoi de plus habituel dans la pratique des éleveurs laitiers? Et pourtant, ponctuellement, certains éleveurs font face à la perte brutale de vaches tout juste taries : à qui la faute ?


Soupçonner un germe, le Pseudomonas

Pseudomonas est une bactérie ubiquiste, présente dans l’environnement des animaux, et parfois portée de façon inapparente dans la mamelle. Sa présence est insidieuse, car on ne détecte pas de signe clinique tant que la vache est traite ; tout au plus parfois des niveaux cellulaires plus élevés. Et c’est un germe résistant à la majorité des antibiotiques


Parfois meurtrier

Suite à contamination accidentelle lors du tarissement, dans les 24-48h qui suivent, on peut voir apparaitre sur une partie voire la totalité du lot des taries, des signes cliniques de mammite grave = vache couchée, abattue, avec perte d’appétit, inflammation de la mamelle, accélération du rythme cardiaque, hyperthermie puis hypothermie, et parfois aussi des troubles digestifs

L’issue est majoritairement fatale, sauf détection extrêmement précoce


Comment éviter ces accidents dramatiques ?

Plusieurs pratiques à risque ont été mises en évidence :

  • Une hygiène insuffisante des mains lors de l’infusion du produit de tarissement (attention en présence de crevasses sur les mains)
  • De l’eau de qualité bactériologique insuffisante
  • Une lavette désinfectante pour 2 ou 3 trayons
  • Un temps d’attente insuffisant après l’application de ce désinfectant (au minimum 30s)
  • Concernant la machine à traire = des manchons usés / présence de biofilms dans les canalisations / utilisation de l’eau de rinçage (3ème cycle) pour le sol des quais et les faisceaux
  • Et autre facteur de risque très important = les lavettes ; le passage en machine à laver 70°C minimum est la meilleure pratique de décontamination