La plupart du temps, les bovins au pâturage restent indifférents aux plantes toxiques «sur pied» présentes dans les parcelles. Ils font naturellement «le tri»… Mais certains «événements» peuvent subitement favoriser l’exposition des bovins aux plantes toxiques, et entraîner parfois de lourdes pertes.

LE RISQUE LIÉ A LA TAILLE DES HAIES
La taille des haies déposée au sol peut favoriser l’ingestion de grandes quantités de plantes toxiques. Avec le développement de l’habitat urbain, de plus en plus de pâturage sont bordés par des jardins, avec des haies ornementales (thuya, if, laurier, buis…). Il en résulte des cas d’intoxication suite à la taille de ces végétaux, dont les restes sont parfois laissés à disposition des bovins ! D’autant que le séchage des rameaux ne détruit pas le principe toxique de ces plantes.

Une consommation excessive de jeunes rameaux de THUYA peut parfois entraîner la mort foudroyante ou des troubles digestifs (hyper salivation, coliques, diarrhées) entraînant la mort en moins de 48 heures.


La consommation de 500 g à 1 kg de feuilles vertes de LAURIER (suite taille de haies) entraîne une difficulté à respirer, des convulsions. Le sang devient rouge vif. La mort est souvent brutale.

LE RISQUE LIÉ A L’ENSILAGE OU AU SÉCHAGE
La réticence naturelle des bovins pour les plantes toxiques peut également être « trompée » quand ces dernières sont séchées, hachées ou mélangées à l’ensilage ou au foin. L’ensilage de maïs peut ainsi être contaminé par la datura, l’amarante, la mercuriale et la morelle noire.

Un pied de DATURA par 25 m² suffit pour provoquer des intoxications mortelles via l’ensilage de maïs.
LA MERCURIALE résiste bien à la sécheresse, et peut être toxique si mélangée au foin ou à l’ensilage.
L’AMARANTE à racine rouge est une mauvaise herbe capable d’accumuler des nitrates à un niveau toxique pour les bovins.
Les plants de MORELLE NOIRE ressemblent à des plants de pommes de terre encore en fleurs en fin d’année. La consommation des fruits, « les tomates du diable » entraîne des troubles digestifs sévères.

LE RISQUE DÛ A LA SÉCHERESSE
En année de sécheresse, l’herbe se fait moins abondante. Et une situation de disette peut pousser les bovins à consommer des végétaux toxiques. C’est classiquement le cas avec l’intoxication de jeunes bovins, à partir du mois d’octobre, alors que des vents violents ont fait chuter massivement au sol des glands verts. Les tanins qu’ils contiennent provoquent, lors de consommations répétées (10 à 15 jours), le tannage des muqueuses digestives (constipation puis diarrhée noirâtre) et une atteinte des reins et du foie souvent irréversibles.

LE RISQUE DÛ A UN ÉVÉNEMENT CLIMATIQUE
Des branches d’arbustes tombées à terre deviennent soudainement accessibles suite à une tempête. C’est classiquement le cas avec l’if à baies, arbuste ou arbre (pouvant aller jusqu’à 15 mètres de haut), fréquemment planté dans les parcs, les jardins et les cimetières.

Toutes les parties d’If à baies (excepté la chair rouge) contiennent un poison violent, la taxine. La consommation de 300 g de feuillage peut entraîner la mort foudroyante d’une vache en quelques minutes, par arrêt cardiaque. Lors de faibles consommations, l’animal s’agite (tremblements musculaires), vacille, tombe au sol dans un coma, avec mort en moins de 48 heures. La teneur en taxine, poison violent, est plus importante dans les aiguilles de l’if, et augmente à mesure que la saison avance.

DE NOMBREUSES AUTRES PLANTES PEUVENT ÊTRE TOXIQUES

LA GRANDE CIGUË

LA GALEGA OFFICINALIS
LA DIGITALE

LA FOUGÈRE GRAND AIGLE